Son trouble avouait-il son infidélité ? A-t-il jusqu’à la fin soutenu sa fierté ?
Madame, il ne voit rien. Son salut et sa gloire Semblent être avec vous sortis de sa mémoire. Sans songer qui le suit, ennemis ou sujets, Il poursuit seulement ses amoureux projets. Autour du fils d’Hector il a rangé sa garde, Et croit que c’est lui seul que le péril regarde. Phoenix même en répond, qui l’a conduit exprès Dans un fort éloigné du temple et du palais. Voilà dans ses transports le seul soin qui lui reste.
Le perfide ! Il mourra. Mais que t’a dit Oreste ?
Oreste avec ses Grecs dans le temple est entré.
Hé bien ! à me venger n’est-il pas préparé ?
Je ne sais.
Tu ne sais ? Quoi donc ? Oreste encore,
Oreste me trahit ?
Oreste vous adore.
Mais de mille remords son esprit combattu Croit tantôt son amour et tantôt sa vertu. Il respecte en Pyrrhus l’honneur du diadème ; Il respecte en Pyrrhus Achille et Pyrrhus même ; Il craint la Grèce, il craint l’univers en courroux, Mais il se craint, dit-il, soi-même plus que tous. Il voudrait en vainqueur vous apporter sa tête ; Le seul nom d’assassin l’épouvante et l’arrête. Enfin il est entré, sans savoir dans son cœur S’il en devait sortir coupable ou spectateur.
Non, non, il les verra triompher sans obstacle ; Il se gardera bien de troubler ce spectacle. Je sais de quels