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BRITANNICUS,

Votre salut dépend de notre intelligence.
J’ai promis, il suffit. Malgré vos ennemis.
Je ne révoque rien de ce que j’ai promis.
Le coupable Néron fuit en vain ma colère.
Tôt ou tard il faudra qu’il entende sa mère.
J’essairai, tour-à-tour, la force & la douceur ;
Ou moi-même, avec moi conduisant votre sœur,
J’irai femer par-tout ma crainte & ses allarmes,
Et ranger tous les cœurs du parti de ses larmes.
Adieu. J’assiégerai Néron de toutes parts.
Vous, si vous m’en croyez, évitez ses regards.


Scène VI.

BRITANNICUS, NARCISSE.

Britannicus.

NE m’as-tu pas flatté d’une fausse espérance ?
Puis-je sur ton récit fonder quelque assurance,
Narcisse ?

Narcisse.

Oui. Mais, Seigneur, ce n’est pas en ces lieux,
Qu’il faut développer ce mystère à vos yeux.
Sortons. Qu’attendez-vous ?

Britannicus.

Ce que j’attends, Narcisse,
Hélas !

Narcisse.

Expliquez-vous.

Britannicus.

Si, par ton artifice,
Je pouvois revoir...

Narcisse.

Qui ?

Britannicus.

J’en rougis. Mais, enfin,
D’un cœur moins agité j’attendrois mon destin.