Page:Racine Théâtre Barbou 1760 tome1.djvu/339

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

TRAGÉDIE. 1^5

Narcisse. Après tous mes difcours vous la. croyez fîdelle î

Britannic us. Non, je la crois, Narcifle, ingrate, criminelle. Digne de mon courroux. Mais je fens , malgré moi. Que je ne le crois pas autant que je le doi. Dans fcs égarcmens mon coeur opiniâtre. Lui prête des raifons , l'excufe , l'idolâtre. Je voudrois vaincre enfin mon incrédulité. Je la voudrois haïr avec tranquillité. Et qui croira qu'un caur , fi grand en apparence. D'une infidelle cour ennemi dès l'enfance. Renonce à tant de gloire , &: , dès le premier jour , Trame une perfidie inouie à la cour î

Narcisse. Et qui fait fi l'ingrate, en fa longue retraite. N'a point de l'Empereur médité la défaite ? Trop fùre que {es yeux ne pouvoicnt fe cacher. Peut-être elle fuyoit pour fe faire chercher j Pour exciter Néron par la gloire pénible De vaincre une fierté jufqu'alors invmciblc.

Britannicus. Je ne la puis donc voir î

Narcisse.

Seigneur, en ce moment. Elle reçoit les vœux de fon nouvel amant.

Britannicus. Hé bien , Narcifle , allons! Mais que vois-jc?C'cft elle.

Narcisses part. Ah, Dieux! A l*Empereur portons cette nouvelle.

�� ��Nvj

�� �