Page:Racine Théâtre Barbou 1760 tome1.djvu/340

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!•• BRITANNI eus,

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SCENE VIL

JUNIE, BRITANNICUS.

JUNI s.

XV ETIREZ-VOUS , Seigneur, & fuyez un courroux Que ma perfevérance allume contre vous. Néron cft irrité. Je me fuis échappée, Tandis qu'à l'arrêter fa mère eft occupée. Adieu. Refervez-vous, fans blefTcr mon amour. Au plaiiîr de me voir jultifier un jour. Votre image , fans ceffe , eft préfente à mon amc. Bien ne l'en peut bannir.

Bkitannicus.

Je vous entends , Madame. Vous voulez que ma fuite afTure vos défirs; Que je laifTe un champ libre à vos nouveaux Couçh^, Sans doute, en me voyant, une pudeur fecretre Ne vous laifïè goûter qu'une joie inquiette. Hé bien» il faut partir.

J U N I E.

Seigneur, fans m'imputer . . . Britannicus. Ah, vous deviez du moins plus long-temps difputerï Je ne murmure point qu'une amitié commune Se range du parti que flatte la fortune ; Que l'éclat d'un Empire ait pu vous éblouir; Qu'aux dépens de ma fœur vous en vouliez jouir. Mais que de ces grandeurs comme une autre occupée," Vous m'en ayez paru fi long-temps détrompée j Non , je l'avoue encor , mon cœur défefpéré Contre ce feul malheur n'étoit point préparé. J'ai vu fur ma ruine élever l'injuftice. De mes perfccutcurs j'ai vu le Ciel complice.

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