TRAGÉDIE. 515
A C T E V.
SCENE PREMIERE.
BRITANNICXJS, JtJNIE.
Britanïjicus.
V/ui, Madame, Néron, qui fauroit pu penfcrî
Dans fon appartement m'atrend pour m'cmbrafTer.
Il y faic de fa Cour inviter la jeunefTc.
Il veut que d'un foftin la pompe & rallégreflc
Confirment à leurs yeux la foi de nos fcrmens ,
Et rcchauôênt l'ardeur de nos emhraiTcmcns. "
II éteint cet amour, fource de tant de haine ;
II vous fait de mon fort arbitre fouverainc.
Pour moi , quoique banni du rang de mes ayeujc ,
Quoique de leur dépouille il fe pare à mes yeux :
Depuis qu'à mon amour ceflant d'être contraire ,
Il femble me céJer la gloire de vous plaire ;
Mon cœur , je l'avouerai , lui pardonne en fccret ,
Et lui laifle le refte avec moins de regret.
Quoi , je ne ferai plus fcparé de vos charmes !
Quoi, même en ce moment, je puis voir fansallarmcs
Ces yeux, que n'ont émus ni foupirs ni terreur.
Qui m'ont facrifié l'empire oc l'empereur?
Ah, Madame! Mais quoi? Quelle nouvelle crainte
Tient , parmi mes tranfports , votre joie en contrainte »
D'où vient qu'en m'écoutant, vos yeux, vos triftcs yeux
Avec de longs regards fc tournent vers les Cicux i
Qu'eft-ce que veut craignez ?
J U N lï.
Je l'ignore moî-mcrae. Maïs je crains*
Oiv
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