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310 BRITANNICUS,

Britaknicvs. Vous m'aimez» Juki H.

Hélas , fi je veus aime !

BlLlTANNICUS.

Kéron ne trouble plus notre félicité.

J U NI I.

Mais me répondez-vous de fa fincéritc ?

BiLITANNICUS.

Quoi! Vous le foupçonncz d'une haine courertcî

J U N I E,

Kéron m'aimoit tantôt, il juroit votre perte;

Il me fuit, il vous cherche. Un fi grand changement

Peut-il être, Seigneur, l'ouvrage d'un moment.

Britannicus. Cet ouvrage, Madame, cfl un coup d'Agrippinc: Elle a cru que ma perte entraînoit £a. ruine. Grâce aux préventions de Ion efprit jaloux. Nos plus grands ennemis ont combattu pour nous. Je m'en lie aux tranfports qu'elle m'a fait paroître. Je m'en fie à Burrhus. J'en crois même fon maître. Je crois , qu'à mon exemple , impuillànt à trahir , Il hait à cœur ouvert, ou celle de haïr.

JUNl E.

Seigneur, ne jugez pas de fon coeur par le votre , Sur des pas différens vous marchez l'un & l'autre. Je ne connciî. Néron & la Cour que d'un jour: >îais, il j'ofe le dire, hélas! dans cette cour. Combien tout ce qu'on dit eft loin de ce qu'on pcnfe I Que la bouche & le cœur font peu d'intelligence ! Avec combien de joie on y trahit fa foi ! Quel féjoux étranger & pour vous 6c pour moi!

Britanmicus. Mais que fon amitié foit véritable ou feinte. Si vous craignez Néron, lui-même eft-il fans crainte î Non, non , il n'ira point, par un lâche attentat, Scuîevei contr»; lui le peuple & le fénat.

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