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ÉPITRE.

d’importantes occupations, où le zèle de votre Prince & le Bien Public vous tiennent continuellement attaché, vous ne dédaignez pas quelquefois de deſcendre jusqu’à nous, pour nous demander compte de notre loiſir.

J’aurois ici une belle occaſion de m’étendre ſur vos louanges, ſi vous me permettiez de vous louer. Et que ne dirois-je point de tant de rares qualités qui vous ont attiré l’admiration de toute la France ; de cette pénétration à laquelle rien n’échappe ; de cet eſprit vaſte qui embraſſe, qui exécute tout à la fois tant de grandes choſes ; de cette ame que rien n’étonne, que rien ne fatigue.

Mais, MONSEIGNEUR, il faut être plus retenu à vous parler de vous-même ; & je craindrais de m’expoſer, par un éloge importun, à vous faire repentir de l’attention favorable dont vous m’avez honoré. Il vaut mieux que je ſonge à la mériter par quelque nouvel ouvrage. Auſſi bien, c’eſt le plus agréable remerciment qu’on vous puiſſe faire. Je ſuis avec un profond reſpect,


MONSEIGNEUR,


Votre très-humble &
très-obéiſſant ſerviteur,
RACINE.