Page:Racine Théâtre Barbou 1760 tome2.djvu/175

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TRAGÉDIE. 1^7

Le défordre par-tout redoublant hs allarmes ; Nous-mêmes, contre nous, tournant nos propres armcsj Les cris que les rochers renvoyoient plus afticux 5 Enfin toute l'horreur d'un combat ténébreux : Que pouvoir la valeur dans ce trouble funeftc ? Les uns font morts , la fuite a fauve tout le reftej Et je ne dois la vie , en ce commmun effroi , Qu'au bruit de mon trépas que je laifl'e après moi. Quelque temps , inconnu , j'ai travcrfé le Phafe; Et dc-là pénétrant jufqu'au pied du Caucafe, Bien-tôt dans des vaillcaux fur l'Euxin préparcs, ~^ J'ai rejoint de mon camp les reftes féparés. Vpilà par quels malheurs pouflé dans le Bofphore , l'y trouve des malheurs qui m'attendoient encore. Toujours du même amour tu nie vois enflammé. Ce cœur , nourri de fang , ôc de guerre affamé. Malgré le faix des ans & du fort qui m'opprime, î . lue par-tout l'amour qui l'attache à Monime;

"a point d'ennemis, qui lui foient odieux, ius que deux fils ingrats que je trouve en ces lieux, A R B A T E. i"Deux fils , Seigneur î

M1THB.1DATE.

Ecoute. A travers ma colprc fe v«Hx bien diftinguer Xipharès de fon frère, Refais que , de tout temps à mes ordres fournis, U hait autant que moi nos communs ennemis 3 Et j'ai vu fa valeur, à me plaire attachée , Tuftifier pour lui ma tendreffc cachée. ïe fais même, je fais avec quel défefpoir , \tout autre intérêt préférant fon devoir , îl courut démentir une mère infidcllc , ît tira de fon crime une gloire nouvelle, ît je ne puis encor, ni n'cferois penfer ^uc ce fils fi fidèle ait voulu m'oftenfer. V[ais tous deux en ces lieux que pouvoient-îls attendre I -*un ôc l'autre à la reine ont-ils ofc prétendre i

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