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TRAGÉDIE, 149

SCENE VIL

ACHILLE, ERIPHILE,DORI s.

Achille.

JlLlle mefuîc! Veillai-jc î Ou n'eft-cepointunfonge î Dans quel trouble nouveau cette fuite me plonge î

Madame , je ne fais fi , fans vous irriter , Achille devant vous pourra fe préfenter. Mais , fi d'un ennemi vous fouflfrez la prière i Si lui-mcme fouvent a plaint fa prifonnière , Vous favez quel fujet conduit ici leurs pas. Vous favez . . .

E R I P H I L E.

Quoi , Seigneur, ne le favez-vous pas » Vous, qui, depuis un mois, brillant fur ce rivage , Avez conclu vous-même , & hâté leur voyage ?

Achille, De ce même rivage ahfent depuis un mois , Je le revis hier pour la première fois.

E R I p H I L E.

Quoi, lorfqu'Agamemnon écrivoit à Mycène , Votre amour, votre main n'a pas conduit la fîenne ? Quoi ? Vous, qui de fa fille adoriez its attraits...

A c H I L L E. Vous m'en voyez encore épris plus que jamais. Madame ; & , fi l'effet eût fuivi ma penféc , Moi-même dans Argos je l'aurois devancée. Cependant on me fuit. Quel crime ai-je commis ? Mais je ne vois par-tout que des yeux ennemis. Que dis-je ? En ce moment Calchas , Ncftor, UliiTe , De leur vainc éloquence employant l'artifice, Combattoient mon amour, ôc fembicient m'annoncer> Qufc , fi j'en crois ma gloire , il y faut renoncer.

Lv

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