TRAGÉDIE. x€i
On me ferme la bouche 1 On l'excufe I On le plaint I C'cll pour lui que l'on tremble, & c'elt moi que l'on craint • Trille etîèt de mes feins 1 Eil-ce donc là , Madame, Tout ic progrès qu'Achillj avoir fait dans votre ame î
I P H I G É N I E.
Ah , cruel î cet amour, dont vous voulez douter ,
Ai-je attendu Ix caid pour le faire éclater i
Vous voyez de quel œii , & comme indifférente.
J'ai reçu de ma mort la nouvelle fanglante.
Je n'en ai point pâli. Que n'avez-vous pu voir
A quel excès tantôt alloit mon délèfpoir ,
Quand , preiqu'en arrivant , un récit peu fidèle
M'a de votre inconftance annoncé la. nouvelle î
Quel trouble ! Quel torrent de mots injurieux
Accufoit à la fois les hommes & les dieux I
Ah , que vous auriez vu , fans que je vous le die ,"
De combien votre amour m'ell plus cher que ma vî*
Qui fait même , qui fait (i le Ciel irrité
A pu fouftrir l'excès de ma félicité 1
Hélas , il me fembloit qu'une flamme fi belle
M'élevoit audeflus du fort d'une mortelle 1
Achille.
Ah , fi je vous fuis cher , ma princelTe , viver.
��SCENE VIL
CLYTEMNESTRE , IPHIGÉNIE. ACHILLE j REGINE.
Clytemnestre. ]
1 DUT eft perdu. Seigneur, fi vous ne nous fauvez^ Aganjemnon m'évite , &: , craignant mon vifage , Il me fait de l'autel refufer le pafTage.
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