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310 PHEDRE,

Je preflai Ton exil 5 Se mes cris éternels

L'arrachèrent du fein & des bras paternels.

Jerelpirois, CEnone ; & , depuis fon abfence ,

Mes jours moins agités couloient dans l'innocence.

Soumife à mon époux , & cachant mes ennuis ,

De fon fatal hymen je cultivois les fruits.

Vaincs précautions l Cruelle defHnée I

Pai mon époux lui-même à Trézène amenée ,"

J'ai revu l'ennemi que j'avois éloigné.

Ma bleffure trop vive aufli-cot a faigné.

Ce n'elt plus une ardeur dans mes veines cachée ;

C'cft Vénus toute entière à fa proie attachée.

J'ai conçu pour mon crime une jufte terreur.

J'ai pris la vie en haine , &: ma flamme en horreur.

Je voulois, en mourant, prendre foin de ma gloire ,

Et dérober au jour une flamme fi noire.

Je n'ai pu foutenir tes larmes, tes combats.

Je t'ai tout avoué , je ne m'en repens pas ;

Pourvu que de ma mort refpcdant les approches.

Tu ne m'affliges plus par d'injuftes reproches ;

Et que tes vains fecours cefl'ent de rappeler

Un relie de chaleur , tout prêt à s'exhaler.

SCENE IV.

PHÉDilE, (ENONE, PANOPE,

P A N P E.

J E voudroîs vous cacher une trille nouvelle , Madame 5 mais il faut que je vous la révèle. La mort vous a ravi votre invincible époux , Et ce malheur n'ell plus ignoré que de vous.

(S N O N E.

Panope , que dis-tu î

P A N o p E,

Que la reine abufée Ea vain demande au ciel le retour de Théfée l

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