Seigneur , c’eft me ranger , plus que vous ne penfez ,
Sous ces auftères loix donc vous me difpenfez.
HIPPOLYTE.
Du choix d’un fuccelTeur Athènes incertaine Parle de vouSj me nomme, £c le fils de la reine^
ARICIE.
De moi, Seigneur ?
HIPPOLYTE.
Je fais , fans vouloir me flatter , Qu’une fuperbe loi femble me rejetcer. , La Grèce me reproche une mère étrangère. Mais, fi pour concurrent je n’avois que mon frère, Madame , j’ai fur lui de véritables droits Que je faurois fauver du caprice des loix. Un frein plus légitime arrête mon audace. Je vous cède , ou plutôt je vous rends une place , Un fceptre que jadi^ vos ayeux ont reçu De ce fameux mortel que la terre a conçu. L’adoption le mit entre les mains d’Egée, Athènes , par mon père accrue & protégée , Reconnut avec joie un roi fi généreux , Et lailFa dans l’oubli vos fières malheureux. Athènes dans fcs murs maintenant vous rappelle. ACitz elle a gémi d’une longue querelle ; Aflv-z dans fes filions votre fang englouti A fait fumer le champ dont il étoit forti. Trézène m’obéit. Les campagnes de Crète Offrent au fils de Phèdre une riche retraite. L’Attique cft votre bien. Je pars, & vais pour vous Réunir tous les vœux partagés entre noys.
ARICIE.
De tout ce que j’entends étonnée & confuse ,
Je crains prefque , je crains qu’un fonge ne m’abufc.
Veillai-je > Puis-je croire un femblable dcficin î
Quel dieu, Seigneur, quel dieu l’a mis dans votre fein.
Qu’à bon droit votre gloire en tous lieux eft femée I
Et que la vérité pafiTe la renommée !