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Page:Racine Théâtre Barbou 1760 tome2.djvu/324

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Mais, chère Ilmène, hélas, quelle ell mon imprudence I
On ne m’oppofera que trop de réiîllance.
Tu m’entendras peut-être , humble dans mon ennui ,
-Gémir du même orgueil que j’admire aujourd’hui,
Hippolyte aimeroic ! Par quel bonheur extrême
Aurois-je pu fléchir. . .

ISMENE.

Vous l’entendrez lui-mùne.

��Il vient à vous.


SCÈNE II.


HIPPOLYTE, ARICIE, ISMENE.

HIPPOLYTE.

<poem>
MAdAME , avant que de partir,
J*ai cru de votre fort vous devoir avertir.
Mon père ne vit plus. Ma jufte défiance
Préfagcoit les raifons de fa trop longue abfence,
La mort feule , bornant fcs travaux éclatans ,
Pouvoir à l’univers le cacher û long-temps.
Les dieux livrent enfin à la parque homicide
L’ami , le compagnon , le fuccellèur d’Alcide,
Je crois que votre haine, épargnant fes vertus ,
Ecoute , fans regret , ces noms qui lui font dus.
Un efpoir adoucie ma triftcfTc mortelle.
Je puis vous affranchir d’une auflère tutelle.
Je révoque des loix dont j’ai plaint la rigueur.
Vous pouvez difpofer de vous, de votre cœur ;
Et, dans cette Trézène , aujourd’hui mon partage ,
De mon ayeul Pitthée autrefois l’héritage ,
Qui m’a , fans balancer , reconnu pour fon roi ,
Je vous laiflè auffi libre, & plus libre que moi.

ARICIE.

Modérez des bontés, dont l’excès m’embarrasse.
D’un soin si généreux honorer ma disgrace,