Page:Racine Théâtre Barbou 1760 tome2.djvu/350

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

341 PHEDRE,

Thésée. Quoi ta rage à mes yeux perd toute retenue ? Pour la dernière fois ôte-toi de ma vue. Sors , traître. N'attends pas qu'un père furieux Te farte avec opprobre arracher de ces lieux.

��SCENE III.

THÉSÉE feul.

iVl isÉRABLE , tu cours à ta perte infaillible. Neptune , par le fleuve aux dieux mêmes terrible , M'a donné fa parole , & va l'exécuter. Un Dieu vengeur te fuit , tu ne peux l'éviter. Je t'aimois 5 & je fens que , malgré ton ofFenfe , Mes entrailles pour toi fe troublent par avance. Mais à te condamner tu m'as trop engagé. Jamais père , en effet , fut-il plus outragé ? Juftes dieux , qui voyez la douleur qui m'accable , Ai-je pu mettre au jour un enfant il coupable î

��SCENE IV.

PHÈDRE, THÉSÉE.

Phèdre.

O EiGNEUR , je viens à vous pleine d'un jufte ef&oi Votre voix redoutable a pafTé jufqu'à moi. Je crains qu'un prompt effet n'ait fuivi la menace , S'il en eft temps encore , épargnez votre race , Refpedtez votre fang , j'ofe vous en prier , Sauvez-moi de l'horreur de l'entendre crier. Ne me préparez point la douleur éternelle De l'avoir fait répandre à la main paternelle.

�� �