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Excufcz ma douleur. Cette image cruelle
Sera pour moi de pleurs une fource éternelle.
J'ai vu, Seigneur , j'ai vu vçtre malheureux fils
Traîné par les chevaux que fa. main a nourris.
Il veut les rappeller , & fa voix les effraie.
Ils courent. Tout fon corps n'eft bien-tôt qu'une plaie.
De nos cris douloureux la plaine retentit.
Leur fougue impétueufe entin fe ralentit.
Ils s'arrêtent , non loin de ces tombeaux antiques ,
Où des rois fcs ayeux font les froides reliques.
Je cours , en foupirant , Ôc fa garde me fuir.
De fon généreux fang la trace nous conduit.
Les rochers en font teints. Les ronces dégouttantes
Portent de fes cheveux les dépouilles fanglantes.
J'arrive , je l'appelle ; & me tendant la main ,
Il ouvre un œil mourant, qu'il referme foudain :
Le cielj dit-il j rn'arrache une innocente vie.
Prend foin , après ma mort, de la trijle Aricie,
Cher ami , fi mon père un jour défabufé
Plaint le malheur d^un fils faujfement accufé ,
Pour appaifer mon fang 6* mon ombre plaintive ,
Dis-lui qu'avec douceur il traite fa captive ,
QuHl lui rende ... A ce mot ce héros expiré
N'a lailTé dans mes bras qu'un corps défiguré ;
Trifte objet où des dieux triomphe la colère ,
Et que méconnoîtroit l'œil même de fon père.
Thésée. O mon fils \ Cher efpoir que je me fuis ravi ! Inexorables dieux, qui m'avez trop fervi I A quels mortels regrets ma vie eft réfervée l
Thékamene.. La timide Aricie eft alors arrivée. Ellevenoit, Seigneur, fuyant votre courroux , A la face des dieux l'accepter pour époux. Elle approche. Elle voit l'herbe rouge & fumante. Elle voit ( quel objet pour les yeux d'une amante l ) Hippolyte étendu , fans forme & fans couleur. Elle veut quelque temps douter de fon malheur 5
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