Page:Racine Théâtre Barbou 1760 tome3.djvu/102

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

54 AT H A L I E,

A T H A L I E.

Je le veux croire , Abner , je puis m'être trompée. Peuc-êcre un fonge vain m'a trop préoccupée. Hé bien, il faut revoir cet enfant de plus près 5 Il en faut à loifir examiner les traits. Qu'on les faflè tous deux paroître en ma prcfence.

Abner. Je crains. . .

A T H A L I E.

Manqueroit-on pour moi de complaifance î ■Dé ce refus bifarre où feroient les raifons ? Il pourroit me jetter en d'étranges foupçons. Que Jofabet , vous dis-je , ou Joad les amène. Je puis , quand je voudiai , parler en fouveraine. Vos prêtres, je veux bien, Abner, vous l'avouer. Des bontés d'Athalie ont lieu de fe louer. Je fais fur ma conduite & contre ma puiflance , Jufqu'où de leurs difcours ils portent la licence. Ils vivent cependant, & leur remple eft debout. Mais je fcns que bien-tôt ma douceur eft à bout. Que Joad mette un frein à fon zèle fauvage , Et ne m'irrite point par un fécond outrage. Allez.

��SCENE VI.

ATHALIE, MATH AN, SUITE D»ATHALIE,

M A T H A K.

Xl NFiN je puis parler en liberté. Je puis dans tout fon jour mettre la vérité. Quelque monftre naifïant dans ce temple s'élève» Reine. N'attendez pas que le nuage crève. Abner chez le Grand -Prêtre a devancé le jour. Pour le fang de fes rois vous favez fon amour.

�� �