Page:Racine Théâtre Barbou 1760 tome3.djvu/144

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

i^C AT H A L I E,

J'ai vu de fon courroux tomber la violence ,

( à Jofabet. ) Princcflè , en ce péiil vous gardez le fîlence ? Hé quoi , pour un enfant, qui vous eft étranger , Souiîrez-vcus que fans fruit Joad lailTe égorger Vous , fôn fils , tour ce peuple , ôc que le feu dévore I,e feui lieu fur la terre où Oieu veut qu^on l'adore î Que feriez-vous de plus , lî des rois vos ayeux Ce jeune enfant croit un relie précieux ï J o s A B E T bas à Joad. Pour le fang de {es rois vous voyez fa tcndreflè. Que ne lui parlez-vous ?

Joad. Il n'eft pas temps , princefle.

A B N E R.

Le temps efl cher, Seigneur, plus que vous ne pcnfez.

Tandis qu'à me répondre ici vous balancez ,

Mathan, près d'Athalie étincelantde rage ,

Demande le fignal , & prelFe le carnage.

Faut-il que je me jette à vos facrés genoux ?

Au nom du lieu fî faint , qui n'eft ouvert qu'à vous ,

Lieu terrible , où de Dieu la majcfté repofc ,

Quelque dure que foit la loi qu'on vous impofe ,

De ce coup imprévu fongeons à nous parer.

Donnez-moi feulement le temps de refpirer.

Demain , dès cette nuit , je prendrai des mefurcs

Pour afTurer le temple , & venger Cqs injures.

Mais je vois que mes pleurs & que mes vains difcours >

Pour vous perfuader , font un foible fecours.

Votre auftère vertu n'en peut être frappée.

Hé bien,trouvcz-moi donc quelque arme, quelque épée 5

Et qu'aux portes du temple , où l'ennemi m'attend,

Abner puifle du moins mourir en combattant,

Joad. Je me rends. Vous m'ouvrez un avis que j'embrafTë. De tant de maux , Abner , détournons la mcnJcs. Il eft vrai, de David un tréfor eft refté , La gâtde en fu( commifc à ma fidélité ,

�� �