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TRAGÉDIE. 141

A T H A L I E.

Quoi, la peur a glacé mes indignes foldats ?

Lâche Abrier , dans quel piège as-tu conduit mes pas î

A B N E R.

Reine , Dieu m'eft témoin ...

A X H A L I E.

Laifle-là ton Dieu , traître , Et vcngc-mof.

A B N E R /è jettant aux pieds de Joas.

Sur qui ? Sur Joas i Sur mon maître î

A T H A L I E.

Lui Joas ? Lui ton roi ? Songez , méchans , fongez Que mes armes encor vous tiennent aflîégés. J'entends à haute voix tout mon camp qui m'appelle. On vient à mon fecours. Tremblez , troupe rebelle.

��SCENE V L

I s M A E L , JOAS , J O A D, ATHALIE, 6* tous

les Aâeurs de la Scène précédente.

I s M A E L à Joad.

^ EiGNEUR , le temple eft libre , & n'a plus d'ennemiî.

L'étranger eft en fuite , & le Juif eft foumis.

Comme le vent dans l'air diflipe la fumée ,

La voix du Tout-puiffant a chafTé cette'armée.

Nos lévites , du haut de nos facrés parvis ,

D'Ckofîas au peuple ont annoncé le fils ,

Ont conté fon enfance au glaive dérobée ,

Et la fille d'Achab dans le piège tombée.

Par-tout en même temps la trompette a fonné.

Et fes fons & leurs cris , dans fon camp étonné y

Ont répandu le trouble & la terreur fubite ,

Dont Gédéon frappa le fier Madianite.

Les Tyriens , jettant armes & boucliers ,

Ont par divers chemins difparu les premiers,

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