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i9\ ŒUVRES

marées, cent autres perfonneg dont vous n'avez aucun

(iijec de vous plaindre.

Et qu'cll-ce que les romans & les comédies peu- vent avoir de commun avec ]e Janfénifme ? Pourquoi voulez-vous que ces ouvrages d'efprir foient une occu- pation peu honorable devant hs hommes, & horrible devant Dieu ? Faut-il , parce que Defmarêts a fait au- trefois un roman & des comédies , que vous preniez enaveilîon tous ceux qui fe font mêlés d'en faire ? Vous avez aflez d'ennemis. Pourquoi en chercher de nou- veaux ? O , que le Provincial étoit bien plus fage que vous ! Voyez comme il flatte l'Académie dans le temps même qu'il perfécuie la Sorbonne. Il n'a pas voulu fc mettre tout le monde fur les bras. Il a ménagé les fai- feurs de romans. Il s'elt fait violence pour les louer. Car, Dieu-merci, vous ne louez jamais que ce que vous /aites. Et croyez-moi , ce font peut-être les feules gens qui vous étoicnt favorables.

Mais , fi vous n'étiez pas content d'eux , il ne falloit pas tout d'un coup les injurier. Vous pouviez crnpioyer des termes plus doux que ces mots d'empoifonneurs (c) publics fy de gens horribles parmi les Chrétiens. Pcnfez- vous que l'on vous en croye fur votre parole ? Non , non.Monfieur.onn'cfl: point accoutumé à vous croire :i légèrement. Il y a vingt ans que vous dites tous les jours que les cinq propofitions ne font pas dans Janfé- nius j cependant on ne vous croit pas encore.

Mais nous connciffons l'auftérité de votre morale. Nous ne trouvons point étrange que vous damniez les poètes,. Vous en damnez bien d'autres qu'eux. Ce qui

��( c ) D'empoifonneurs publics , &c. Voyez le paiïage de la première Vifionnaire. Ces qualités , de faire des romans & des pièces de ihcâtre , qui ne font pas fort honorables au Juge- ment des honnêtes gens , font horribles étant lonjtdérées fcîon les principes dt la Religion Chrétienne & les règles de l'Evan- gile. Unfaifeur de romans & un poète de théâtre , ejt un em- joifomuur public , non des corps , mais des amcs , ^c.

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