Page:Racine Théâtre Barbou 1760 tome3.djvu/219

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DIVERSES, xii

^êché la t^erre avec la même main dont il a écrit les vies des SaintJf , èc les tradudions des Pères. Vous ne fau- tiez voii:, fans rite, un homme véritablement chré- tien, véritablement humble , ôc véritablement favanc de cette fcience qui n'enfle point , qui n'empéchoit pas l'Apôtre de travailler de fes mains au même temps qu'il prêchoit l'Evangile.

Mais , après que vous avez bien raillé d'une longue (f férieufe pénitence , vous dites ^ pour achever votre comparaifon , que DeCmâïèis a peut-être fait plus que tout cela Je voudrois de tour mon cœur le pouvoir dire ; mais je me tromperois, Ôc je le démentirois en le difant. Il n'a garde de fe repentir d'avoir fait des ro- mans , puifqu'il afllire lui-même qu'il les a faits avec l'efprit de Dieu. Il protefte , en parlant de fon roman (/) en vers , qui efl rempli de fables impertinentes & de fixions impures , que Dieu Va fi fenjihlement aJTifié pour lui faire finir ce grani ouvrage ^ qu'il n'ofe dire en combien peu de temps il l'a achevé II attr!buc au Saint- Efprit tous les égaremcns de fon imagination. Il prend pour des grâces divines les corruptions , les profana- tions, èc les violemens qu'il fait de la parole divine. Si on le veut croire, ce n'eft plus lui qui parle, c'ell Dica qui parle en lui , il eft l'organe des vérités céleftcs 8c adorables : c^efi un David, c'eft un Prophète , c'ell un Michaël , c'eft un Eliacim ; c'eft enfin tout ce qu'un fou s'imagine. Mais il ne fe l'imagine pas feulement, il l'é- crit, il l'imprime , il le publie , &: on le peut voir dans les endroits, de fes livres que l'auteur des lettres a cités.

Si vous aviez fait réflexion fur toutes ces chofes, je ne penfe pas que vous eufficz pu comparer Defmarêts' avec aucun des mortels. Il eil fans doute incompara- ble , & il le dit lui-même ; & s'élevant plus haut que J'Apôtie n'a jamais été , il parle bien plus hardiment que lui des chofes divines 5 il ne s'écrie point, ô alcitudo/,

(/) Clovisou la France chrétienne , &c*

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