Page:Racine Théâtre Barbou 1760 tome3.djvu/225

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

DIVERSES. lîj

Pour juftifier la comédie , qui eft une foufce de cor- ruption , vous raillez la pénitence, qui eft le princip» de la vie fpirituelle ; vous riez de l'humilité que faine Bernard appelle la vertu de Jesus-Chkist ; &: vous parlez avec une vanité de payen des actions les plus faintes , & des ouvrages les plus chrétiens. Vous pen- fez qu'en nommant feulement les livres de Port-Royal , vous les avez entièrement détruits ; & vous croyez avoir fufïifamment répondu à. tous les anciens conciles, en difant feulement qu'ils ne font pas nouveaux.

Défabufez-vous , Monlîeur , & ne vous imaginez point que le monde foit aflez injufte pour juger félon votre paffion ; il n'y a perfonne au contraire qui n'ait horreur de voir que votre haine va déterrer les morts , & outrager lâchement la mémoire de M. le Maître &C de la mère Angélique par des railleries & des calomnies ridicules.

Mais , quoi que vous difiez contre des perfonnes d'un mérite fi connu dans le monde & dans l'Eglife , ce fera par leur vertu qu'on jugera de vos difcours ; on joindra le mépris que vous avez pour elles , avec les abus que vous faites de l'Ecriture & des faints Pères ; & l'on verra qu'il faut que vous foyez étrangement pallionné , Se que ceux contre qui vous écrivez foient bien innocens , puifque vous n'avez pu les accufer, fans vous railler de ce qu'il y a de plus faint dans la Reli«  gion , & de plus inviolable parmi les hommes , & fans blefl'er en même temps la raifon , la jufticc , l'inno- cence , & la piété.

���Tome m.

�� �