pluflears endroits , & on se mit en état de faire fauter toat-à-la-fois les deux demi-baftions , la courtine qui les joignoit , 8c là branche qui regardoit le Fort-neuf, & de donner un aflaur général.
Néanmoins , comme on fe tenoit alors fur d’emporter la place , on réfolut de ne faire jouer qu’à la dernière extrémité hs fourneaux , qui , en ouvrant entièrement le rempart , aaroiertt obligé à y faire de fort grandes réparations. On efpéra qu’il fufïiroit que le canon élargît les brèches qu’il avoir déjà faites aux deux faces Se aux pointes des demi-baftions, &: c’eil à quoi on travailla le vingt-neuvième.
La nuit du trentième, le ſieur de Kubentel, lieutenant-général de jour, fit monter ſans bruit au haut de la b èche du demi bafticn gauche quelques Grena- diers du régiment dauphin , pour épier la contenance des ennemis. Ces foidars ayant remarqué qu’ils n’etoienc pas fort fur leurs gardes , & qu’ils s’etoienc même rericés au-dcdans de l’ouvrage , appellèrcnc quelques autres de leurs camarades , qui étant aulTi-rot montés , ils cha’gèrent avec de grands cris les aflicgés , & s’emparèrent d un retranchement qu’ils avoienc commencé à la gorge du demi-bafcion, où ils commencèrent à fe retrancher eux-mêmes. Ceux des ennemis qui gardoient le demt-bailion de la droite , voyant h$ François dans l’ouvrage , & craignant d’être coupés , cherchèrent, comme les autres, leur falut dans la fuite , & laifsèrent les aiîiégeans entièrement maîtres de cette première enveloppe. Il reftoit encore deux auttes ouvrages à - peu - près de même efpèce , non moins difficiles à attaquer que les premiers- , & qui avoienc de grands foffés très-profonds & taillés dans le roc. Derrière tout cela on trouvoit le corps du château, capable lui feul d’arrêter long-temps un ennemi , àc de lui faire acheter bien cher les derniers pas qui lui reftcroient à faire.
Mais le gouverneur qui vie fa garnifon intimidée, tint par le feu continuel des bombes & du canon, que