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Page:Radcliffe - L’Italien (trad. Fournier), 1864.djvu/164

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cependant de calmer ses alarmes, et elle commençait à s’en rendre maîtresse, lorsqu’elle remarqua une porte entrouverte et, à l’entrée, un homme d’une physionomie sinistre. Comme elle allait pousser un cri, l’observateur disparut et la porte se referma Vivaldi, frappé du trouble d’Elena, lui en demanda la cause.

— Nous sommes observés, lui dit-elle. Quelqu’un était là tout à l’heure à cette porte.

Alors le jeune homme se tourna vers le religieux pour l’interroger ; mais le père fit signe qu’on lui laissât achever sa prière. L’autre moine se leva et, Vivaldi l’ayant prié de fermer les portes de la chapelle pour écarter les importuns, il répondit qu’il ne l’oserait car l’accès du lieu saint ne devait être interdit à personne.

— Vous pouvez au moins, mon frère, observa Vivaldi, réprimer une vaine curiosité et voir au-dehors qui vient nous épier par cette porte. Vous calmerez par là l’inquiétude de cette jeune dame.

Le frère y consentit et Vivaldi le suivit à la porte : mais, n’apercevant personne dans le passage sur lequel elle donnait, il revint plus tranquille vers l’autel. Déjà l’officiant y avait pris place et ouvrait le rituel. Vivaldi se plaça devant lui, sur sa droite, encourageant de ses regards pleins d’une tendre sollicitude Elena qui s’appuyait sur la sœur converse. La figure indifférente de la sœur, la physionomie rude du frère sous le capuchon de sa robe grise, la tête chenue et calme du vieux prêtre en contraste avec la vivacité du jeune homme et la beauté de la douce Elena, tout cela formait un groupe digne du pinceau