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Page:Radcliffe - L’Italien (trad. Fournier), 1864.djvu/208

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maître comme il l’était des secrets de la marquise, qui serait trop heureuse d’acheter son silence. Quant à l’accord du marquis, Schedoni ne le regardait pas comme indispensable.

Avant tout, il fallait tirer Vivaldi des redoutables prisons de l’Inquisition.

Or, d’après les règles du Saint-Office, si le dénonciateur ne paraissait pas en personne au tribunal, l’accusé devait être relâché. Il se garderait donc d’y paraître. Pour faire arrêter le jeune homme, il lui avait suffit d’envoyer une dénonciation anonyme, avec l’indication du lieu où l’on pourrait se saisir de sa personne.

Il s’agissait maintenant non plus de poursuivre l’accusation, mais, au contraire, de déployer beaucoup de zèle et d’activité pour soustraire Vivaldi à son persécuteur inconnu et lui faire rendre la liberté. Il espérait ainsi, avec l’aide d’un certain ami qui entretenait des relations officielles avec l’Inquisition et qui l’avait déjà secondé en mainte occasion, s’attribuer le rôle d’un libérateur.

Les mesures qu’il avait employées jusque-là l’avaient mis lui-même à couvert. Ayant trouvé par hasard, dans l’appartement de cet ami, une formule d’arrestation contre une personne suspecte d’hérésie, il avait su en fabriquer une copie assez fidèle pour tromper le bénédictin. Quelques bravi, gagés pour jouer le personnage d’officiers de l’Inquisition, étaient venus s’emparer de Vivaldi et l’avaient conduit à l’endroit où les officiers véritables du tribunal se trouvaient prêts à le recevoir, tandis qu’une autre