Page:Radcliffe - L’Italien (trad. Fournier), 1864.djvu/23

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usqu’à ce qu’il rencontrât la personne qui se cachait. Mais si elle venait à eux, ajouta-t-il, il ne lui serait fait aucun mal. Même silence. Ils continuèrent d’écouter, et crurent entendre quelqu’un passer près d’eux. Le passage, en effet, n’était pas assez étroit pour qu’ils pussent le bloquer tout entier. Vivaldi s’avança vers le bruit, mais il ne vit personne sortir de la voûte du côté de Naples, où la clarté plus forte l’aurait fait aisément découvrir.

— Assurément, dit Bonarmo, quelqu’un vient de passer à côté de moi, et je crois avoir entendu des pas dans l’escalier qui conduit au fort.

— Eh bien, suivons-le, dit Vivaldi.

Et il se mit à gravir les degrés.

— Arrêtez ! s’écria Bonarmo. Arrêtez pour l’amour du ciel ! prenez garde à ce que vous allez faire ! Vous aventurer dans ces ruines, par ces ténèbres ! poursuivre un bandit peut-être jusque dans son repaire ! prenez garde !

Mais Vivaldi, montant toujours :

— C’est le moine, s’écria-t-il, c’est le moine lui-même ! Il ne m’échappera pas.

Bonarmo s’arrêta un moment au pied de l’escalier. Puis, honteux d’abandonner son ami, il se détermina à braver le même danger et gravit aussi, non sans efforts, les marches usées, taillées dans le roc. Quand il eut atteint le sommet, il se trouva sur une terrasse ou plate-forme qui formait le dessus de la voûte, et qui commandait des deux côtés la route aboutissant au défilé : quelques débris de murailles et de créneaux indiquaient cette ancienne position fortifiée. Bonarmo chercha des yeux son a