Page:Radcliffe - L’Italien (trad. Fournier), 1864.djvu/24

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mi, et ne le vit pas. Il l’appela : seul l’écho des rochers lui répondit. Il entra dans l’enceinte du principal édifice ; c’était un espace couvert de ruines, entre des murs qui suivaient les pentes de la montagne. Au sommet était une tour ronde, très élevée et très forte. Arrivé là, Bonarmo n’osa poursuivre plus avant ; il se contenta d’appeler Vivaldi à grands cris et regagna la plate-forme. Il crut alors distinguer les sons étouffés d’une voix humaine et, tandis qu’il prêtait une oreille inquiète, il vit sortir des ruines un homme, l’épée à la main. C’était Vivaldi. Bonarmo courut à lui. Le jeune homme était pâle, tout agité, et respirait avec peine. Quelques moments s’écoulèrent avant qu’il pût parler ou entendre les questions empressées que son ami lui adressait coup sur coup.

— Quittons ce lieu, dit-il.

— Très volontiers, répondit Bonarmo. Mais d’où sortez-vous, et qu’avez-vous donc vu pour être si troublé ?

— Ne me posez pas de questions ; sortons d’ici.

Ils descendirent du rocher, et lorsqu’ils se retrouvèrent sous la voûte, Bonarmo demanda s’ils allaient se remettre en sentinelle.

— Non, dit Vivaldi d’un ton bref qui étonna son ami.

Et ils reprirent le chemin de Naples ; l’un redevenu silencieux ; l’autre renouvelant ses questions, et aussi étonné de la réserve de son compagnon que curieux de savoir ce qui lui était arrivé.

— C’était donc le moine ? demanda Bonarmo. L’avez-vous surpris, saisi ? Parlez, de grâce.

— Je ne sais qu’en penser, répondit enfin Vivaldi, je suis dans une perplexité plus grande que jamais.