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Page:Radcliffe - L’Italien (trad. Fournier), 1864.djvu/237

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et l’exhorta de nouveau à dire la vérité s’il voulait éviter les tourments qui l’attendaient. Et, sur ses nouvelles protestations d’innocence, il fit signe aux tortionnaires de préparer les instruments de la question. Pendant que ceux-ci obéissaient, Vivaldi, malgré le trouble où il était, remarqua un homme qui traversait la salle et qu’il reconnut pour être le mystérieux donneur d’avis des ruines de Paluzzi, celui-là même qu’il avait déjà vu quand on le ramenait à sa prison. Il le regarda fixement et s’assura qu’il ne se trompait pas.

Les gardiens de Vivaldi, exécutant l’ordre de l’inquisiteur, se saisirent de lui, le dépouillèrent de son habit et de sa veste, le lièrent avec de fortes cordes et lui enveloppèrent la tête d’un grand voile noir qui l’empêcha de voir le reste des préparatifs. Ce fut dans cet état qu’il fut interrogé de nouveau.

— N’êtes-vous jamais allé dans l’église de Spirito Santo à Naples ? lui demanda l’inquisiteur.

— Si, répondit le jeune homme.

— N’y avez-vous pas montré du mépris pour la foi catholique ?

— Jamais.

— Rappelez vos souvenirs. N’y avez-vous jamais insulté un ministre de la sainte Église ?

Vivaldi garda le silence. Il commençait à reconnaître que la principale accusation portée contre lui pouvait bien être le crime d’hérésie.

L’inquisiteur répéta sa question :

— Parlez, dit-il, n’avez-vous pas insulté un ministre de la religion dans l’église de Spirito Santo ?

— Et ne l’avez-vous pas insulté, dit une autre