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Page:Radcliffe - L’Italien (trad. Fournier), 1864.djvu/238

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voix, pendant qu’il accomplissait un acte de pénitence ?

Vivaldi tressaillit : cette voix était celle du moine des ruines de Paluzzi.

— Qui m’a posé cette dernière question ? demanda-t-il.

— Vous êtes ici pour répondre et non pour interroger, reprit l’inquisiteur. Répondez.

— J’ai pu en effet offenser un ministre de l’Église, dit le jeune homme, je n’ai jamais eu l’intention d’insulter notre sainte religion. Vous ne savez pas, mes révérends pères, par quelles injures j’avais été provoqué.

— Il suffit. Répondez seulement à ma question. N’avez-vous pas, par des insultes et des menaces, forcé un saint religieux à interrompre un acte de pénitence et à sortir de l’église ?

— Non, mon père, répliqua l’accusé. S’il eût répondu à des questions que j’avais le droit de lui poser, s’il m’eût promis de me rendre la personne qu’il m’avait enlevée par une lâche trahison, rien ne l’eût obligé de quitter l’église.

— Où avez-vous vu, pour la première fois, Elena Rosalba ? demanda la même voix qui s’était déjà fait entendre en dehors du tribunal.

— Je demande encore, dit Vivaldi, quelle est la personne qui me pose cette question ?

— Et moi, je vous répète, reprit l’inquisiteur, qu’un criminel n’a pas le droit d’interroger. Répondez, ou les serviteurs du Saint-Office vont faire leur devoir.