Page:Radcliffe - L’Italien (trad. Fournier), 1864.djvu/25

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— Il vous a donc échappé ?

— Chut ! nous parlerons de ceci plus tard ; mais quoi qu’il en soit, ami, cette affaire ne peut en rester là. Je retournerai demain au même endroit, avec une torche. Aurez-vous le courage de m’accompagner ?

— Ce n’est pas, je l’espère, de mon courage que vous doutez, repartit Bonarmo. Mais, avant tout, je veux savoir quel est votre dessein. Avez-vous reconnu cet homme ?… Vous reste-t-il encore quelques doutes ?

— Oui, j’ai des doutes que la nuit prochaine éclaircira ; du moins je l’espère.

— Tout cela est étrange, dit Bonarmo. Il y a quelques instants à peine, j’ai été témoin de l’horreur que vous avez éprouvée en quittant la forteresse de Paluzzi, et déjà vous parlez d’y retourner ?… Et vous choisissez la nuit pour cette aventure, quand la clarté du jour vous offrirait moins de dangers !

— Les dangers ne m’effraient pas, répondit Vivaldi ; mais songez que le jour ne pénètre jamais dans le lieu que je viens de visiter. À quelque heure que l’on s’y hasarde, il faut être muni de torches.

Mais alors, observa Bonarmo, comment avez-vous fait pour trouver votre chemin dans une obscurité si complète ?

— Je me suis engagé dans ces détours sans savoir où j’allais ; il semblait que j’étais guidé par une main invisible.

— N’importe, reprit Bonarmo, il vaut mieux y pénétrer durant le jour, bien qu’il soit besoin d’un flambeau pour y pénétrer. Car ce serait une témérité impardonnable que de retourner dans un lieu pr