Page:Radcliffe - L’Italien (trad. Fournier), 1864.djvu/43

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En achevant ces mots, elle ne put, elle aussi, retenir ses larmes et les essuya en tâchant de sourire, disant qu’elle convenait elle-même du peu de fondement de ses appréhensions, mais que sa raison avait été vaincue par un sentiment qu’elle ne pouvait s’expliquer.

En recevant sa fiancée des mains de la signora Bianchi, Vivaldi, enflammé d’une émotion généreuse, fit intérieurement le serment de tout sacrifier pour conserver ce précieux dépôt et de consacrer ses efforts et sa vie même, s’il le fallait, au bonheur d’Elena.

La jeune fille, cependant, toujours en larmes, et agitée de mille pensées diverses, ne proférait pas un mot ; enfin, écartant son mouchoir de ses yeux, elle adressa à Vivaldi un regard si tendre, accompagné d’un sourire si doux et si timide, que les vives émotions de son cœur se traduisirent avec une éloquence qui défiait toutes les paroles.

Avant de quitter la villa Altieri, le jeune homme eut encore un entretien avec la signora Bianchi, où il fut convenu que le mariage aurait lieu la semaine suivante, si Elena pouvait s’y résoudre ; il devait revenir le lendemain pour connaître ses résolutions. Il rentra à Naples transporté de joie ; mais ce bonheur fut quelque peu troublé par un message de son père qui lui ordonnait de venir lui parler.

Comme la première fois, le visage du marquis exprimait un sérieux mécontentement, auquel s’ajoutait un certain embarras. Il fixa sévèrement son fils :

— J’apprends, dit-il, que, malgré ma défense,