Page:Radcliffe - L’Italien (trad. Fournier), 1864.djvu/45

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Il se remit donc en route le jour suivant pour la villa Altieri, comme il en était convenu, brûlant d’apprendre le résultat de l’entretien de la signora Bianchi et de sa nièce et le jour auquel le mariage était fixé. En chemin, toutes ses pensées se concentraient sur Elena ; et il marchait sans regarder autour de lui, jusqu’à ce qu’arrivé à la voûte bien connue, il entendît ces mots résonner à son oreille :

Ne vas pas à la villa Altieri : la mort est là ! oui, la mort !

C’était bien la même voix qu’il avait déjà entendue ; c’était bien le même moine qu’il entrevit, fuyant dans l’ombre.

À peine revenu de l’effroi où l’avaient jeté ces paroles, Vivaldi voulut poursuivre l’apparition et lui demander qui était mort à la villa Altieri ; mais la pensée lui vint que pour vérifier cet avis effrayant il lui fallait continuer sa route au plus vite. Il s’achemina donc à pas pressés vers la demeure d’Elena.

Une personne indifférente, songeant à l’âge avancé de la signora Bianchi et tenant compte de ses sinistres pressentiments, aurait tout de suite pensé que c’était d’elle que le moine avait voulu parler ; mais Elena mourante se présenta d’abord à l’imagination effrayée de l’amant. Cette affreuse idée l’avait tellement affecté que lorsqu’il arriva à la porte du jardin, les battements de son cœur le forcèrent à s’arrêter. À la fin il reprit courage et, ouvrant une petite porte dont on lui avait confié la clef, il parvint à la maison par un chemin plus court. Le silence et la solitude régnaient au-dehors ; les jalousies étaient fermées ; mais, en approchant du péristyle, il entendit