Page:Radcliffe - L’Italien (trad. Fournier), 1864.djvu/53

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tout à coup des ténèbres de la voûte pour annoncer quelque événement sinistre, seraient fort pittoresques.

Tout ce discours ne sembla guère émouvoir Schedoni dont le visage ne reflétait qu’un grand calme.

— Voilà, dit-il, un tableau parfaitement ordonné, et je ne puis qu’admirer votre bonne grâce à mettre sur le même plan les brigands et les religieux.

— Excusez mon étourderie, reprit Vivaldi. Par le même plan, mon révérend père, on n’entend pas dire la même ligne.

— Oh ! je ne m’en offense pas, dit le moine avec un sourire sardonique.

Pendant cet échange de répliques, la marquise avait été appelée au-dehors. Vivaldi en profita pour presser plus vivement son interlocuteur.

— Il me semble pourtant, reprit-il, que si ces ruines ne sont pas fréquentées par des bandits, elles le sont du moins par des moines, car je n’ai guère passé par là sans en voir apparaître quelqu’un. Un surtout qui s’est montré et éclipsé si vite que j’ai été tenté de le prendre pour un être surnaturel.

— Le couvent des Pénitents Noirs n’est pas bien loin de là, dit le confesseur.

— Leur costume ressemble-t-il au vôtre, mon révérend ? demanda Vivaldi. Le religieux dont je parle m’a paru habillé à peu près comme vous. Il était, je crois, de la même taille que vous et avait un peu votre air.

— C’est possible, répondit le confesseur sans se départir de son calme. Pourtant les Pénitents Noirs sont revêtus d’une espèce de sac, et la tête de