Page:Radcliffe - L’Italien (trad. Fournier), 1864.djvu/57

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— Vous êtes trop bon, mon père, répondit la marquise, dont la colère contre son fils croissait à mesure que l’artificieux conseiller affectait de le défendre. Il ne mérite pas l’excès d’indulgence dont vous couvrez ses offenses.

— Hélas ! reprit le confesseur, ce sont de ces attaques auxquelles je devais m’attendre, dévoué comme je le suis aux intérêts de votre illustre famille ; mais je m’y résigne volontiers, si mes conseils peuvent servir à préserver l’honneur de votre maison en sauvant ce jeune homme inconsidéré des suites de sa folie.

La conclusion de cet entretien, où la marquise apportait le ressentiment de l’orgueil blessé et Schedoni les vues intéressées d’un ambitieux, fut une entente définitive sur les mesures à prendre pour sauver de lui-même, comme ils le disaient, ce malheureux jeune homme, sur qui les remontrances étaient restées sans effet.


Après s’être livré à un mouvement de regret généreux pour la manière dont il avait traité un homme respectable, par son âge et par son habit, Vivaldi, en revenant sur quelques particularités de la conduite du moine, sentit malgré lui renaître sa première défiance ; mais il se la reprocha encore comme une injustice.

Le soir venu, il s’échappa secrètement du palais