Page:Radcliffe - L’Italien (trad. Fournier), 1864.djvu/6

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— Je voulais surtout, répondit l’Italien, vous le faire remarquer : il s’est fait là, il y a quelques années, une confession qui se rattache à une histoire terrible. La vue de l’assassin et votre surprise de le savoir libre l’ont rappelée à ma mémoire. Quand vous aurez regagné votre auberge, je vous la communiquerai ; car je l’ai par écrit, de la main d’un jeune étudiant de Padoue qui se trouvait à Naples, peu de temps après que cette confession y fut rendue publique.

— Vous me surprenez encore, interrompit l’Anglais. Je croyais que la confession était reçue par les prêtres sous le sceau inviolable du secret.

— C’est juste, répondit l’Italien. Ce secret n’est jamais violé que sur l’ordre exprès d’une autorité supérieure, et dans des circonstances qui justifient cette violation. Mais quand vous lirez ce récit, vous ne serez plus étonné. Vous vous apercevrez facilement que son auteur était jeune et malhabile, mais si vous cherchez l’exactitude des faits, vous l’y trouverez à coup sûr.

Comme il achevait de parler, l’assassin sortit du confessionnal, traversa le chœur, et l’Anglais, saisi, à sa vue, d’un mouvement d’horreur, détourna les yeux et se hâta de quitter l’église. Les amis se séparèrent ; l’Anglais, de retour à son auberge, y reçut le volume qu’on lui avait promis et y lut ce qui va suivre.