Page:Radcliffe - L’Italien (trad. Fournier), 1864.djvu/73

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— Ah ! monsieur, répondit Paolo, l’histoire n’est connue que de peu de personnes, et j’ai promis le secret.

— C’est différent, si tu as promis le secret, je te défends de me la raconter.

— C’est-à-dire, j’ai promis le secret… à moi-même ; mais, en votre faveur, je suis tout disposé à me dégager…

— À la bonne heure. Parle donc en ce cas.

— C’est pour vous obéir, monsieur. Vous saurez donc que c’était la veille de la Saint-Marc, il y a environ six ans.

— Paix ! dit Vivaldi, croyant entendre du bruit.

Ils prêtèrent l’oreille quelques instants, puis Paolo continua :

— C’était la veille de la Saint-Marc, après les derniers coups de la cloche du soir. Une personne…

Vivaldi l’arrêta encore. Pour le coup, il avait entendu marcher près de lui.

Vous venez trop tard, dit une voix forte et stridente que Vivaldi reconnut pour celle du moine. Il y a plus d’une heure qu’elle est partie. Songez à vous !

Quoique frappé de ces paroles, dont il cherchait le sens, Vivaldi s’élança du côté d’où venait la voix et essaya de saisir l’inconnu. Paolo tira au hasard un coup de pistolet et courut à la torche.

— Monsieur, s’écria-t-il, il est monté par le petit escalier ; j’ai vu le bas de sa robe.

Arrivés au sommet de la terrasse qui dominait la voûte, ils élevèrent la torche au-dessus de leurs têtes, en scrutant attentivement les alentours.