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Page:Radcliffe - L’Italien (trad. Fournier), 1864.djvu/74

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— Ne vois-tu rien ? demanda Vivaldi.

— Monsieur, je crois avoir vu passer quelqu’un sous ces arcades, à gauche, au-delà du fort. Si c’est un esprit, il paraît ressembler beaucoup à nous autres mortels, par le soin qu’il prend de faire mouvoir ses jambes aussi lestement qu’un lazzarone.

— Parle moins et observe mieux interrompit Vivaldi, en dirigeant la torche vers l’endroit que Paolo indiquait.

Tous deux s’avancèrent vers un rang d’arcades attenant à un bâtiment de construction singulière, – le même dans lequel Vivaldi était entré lors de sa première visite aux ruines, et d’où il était sorti avec tant de précipitation et d’effroi. Et cependant qu’ils regardaient autour d’eux avec attention :

— Monsieur, reprit Paolo, en dirigeant du doigt l’attention de son maître, c’est par cette porte-là que j’ai vu passer quelqu’un.

Vivaldi hésita un instant, les yeux fixés sur l’édifice ; puis il se décida hardiment :

— Paolo, dit-il, si tu as le courage de me suivre, descendons cet escalier en silence et avec précaution. Si tu ne réponds pas de toi, j’irai seul.

— Il est trop tard, monsieur, pour me poser cette question. Si je n’étais résolu d’avance à vous accompagner partout, je ne serai pas ici. Marchons.

Vivaldi tira son épée ; et tous deux, franchissant la porte, s’engagèrent dans un passage étroit dont ils ne voyaient pas le bout. Ils avançaient avec précaution, s’arrêtant de temps en temps pour écouter. Après quelques minutes de cette marche silencieuse entre deux murailles resserrées, Paolo saisit son maître par le bras :