Page:Radcliffe - Le confessionnal des pénitents noirs, 1916.djvu/27

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Ne pouvant demeurer en place, Vivaldi sortit accompagné de son fidèle Paolo. Il alla errer sur la côte où il accosta des pêcheurs. Il demanda si on voulait lui donner un bateau pour côtoyer le rivage, car il supposait qu’Elena, enlevée de Villa-Altieri, avait dû être conduite par eau à quelque couvent situé sur la baie.

En parlant avec les pêcheurs, le jeune comte apprit de l’un d’eux qu’un carrosse dont les stores étaient baissés malgré la chaleur, avait passé à Bracelli.

Ce fut un trait de lumière pour Vivaldi qui recueillit toutes les informations possibles sur cette voiture. Il résolut de se rendre à Bracelli où, sans doute, le maître de poste lui fournirait de nouveaux renseignements. Il retourna chez lui et, après avoir fait ses préparatifs, il partit accompagné de Paolo. Les gens de la poste de Bracelli lui apprirent qu’un carrosse semblable à celui qu’il dépeignait avait changé de chevaux et avait pris la route de Morgagni. Vivaldi se rendit en hâte dans cette ville ; mais là il perdit la piste : le maître de poste ne se rappelait aucune circonstance oui pût le guider, et le chemin se divisait en plusieurs branches.

Vivaldi en prit une au hasard : et comme il était probable qu’Elena avait été conduite dans quelque couvent, il résolut de faire des recherches aux environs de tous ceux qu’il trouverait sur sa route.

Déjà, il avait parcouru certains sites sauvages des Apennins, lorsqu’un soir il rencontra une troupe de pèlerins couchés sur le gazon. Vivaldi s’avança vers eux et s’adressa au chef de cette troupe pour lui demander le chemin. Celui-ci, voyant un jeune homme distingué, l’invita à sa droite et à partager le souper de la caravane. Vivaldi accepta l’invitation. Pendant que son maître s’entretenait avec le chef, Paolo captiva par sa gaîté et ses lazzi l’attention de la troupe qui convint n’avoir jamais vu un si joyeux compagnon et qui témoigna le désir de l’emmener avec elle visiter les chapelles d’un couvent de carmélites qui était le but de son voyage. Vivaldi entendant parler d’un monastère de religieuses, se détermina à accompagner les pèlerins, car il