Page:Radcliffe - Le confessionnal des pénitents noirs, 1916.djvu/28

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était possible, pensait-il, qu’Elena fût enfermée dans ce couvent. Il se mit donc en marche avec les pèlerins.

Ils passèrent d’abord la nuit dans un village où Vivaldi chargea Paolo de lui procurer un habit de pèlerin. De grand matin, on se mit en route.

Bientôt le couvent apparut. Les pèlerins s’arrêtèrent devant la grille, puis ils furent introduits dans l’église, édifice majestueux détaché du reste des bâtiments. Les sons de l’orgue, mêlés à des voix graves, vibrait.

Partout on voyait les apprêts d’une cérémonie. Vivaldi aperçut une longue file de religieuses qui s’avançaient en procession.

Il demanda à un moine, qui était près de lui, quelle cérémonie se préparait.

— C’est une procession, lui répondit-on ; vous n’ignorez pas que c’est dans ce bienheureux jour de la fête de Notre-Dame, patronne du couvent, que les jeunes filles qui veulent se consacrer à Dieu, prononcent leurs vœux.

— Et, demanda Vivaldi fort ému, quel est le nom de la novice qui va prendre le voile ?

— Je ne sais pas son nom, répondit le moine ; mais tenez, c’est celle qui est à droite de madame l’abbesse.

Vivaldi fixa sur la novice un regard anxieux et il s’efforça vainement de percer le voile qui recouvrait ses traits. Soit illusion, soit ressemblance réelle, il croyait reconnaître Elena. La cérémonie commença, puis la novice s’agenouilla et prononça ses vœux…

Vivaldi y prêta toute son attention. Quel fut son trouble, lorsque le père abbé se mit à détacher le voile blanc de la novice pour y substituer le voile noir ! Il eut grand peine à ne pas se trahir en s’avançant… mais le voile blanc ôté, il ne vit qu’un visage inconnu. Ce n’était pas son Elena !

Il respira et reprit son sang-froid.

Puis, une seconde cérémonie commença et Vivaldi apprit qu’on allait recevoir une novice. Une jeune personne, soutenue par deux religieuses, s’approcha de l’autel. Le