Page:Radcliffe - Le confessionnal des pénitents noirs, 1916.djvu/36

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Vivaldi et Elena eurent à peine le temps de lui dire adieu. La porte se referma derrière eux, et le jeune homme entraînant sa bien-aimée, se dirigea en toute hâte vers l’endroit où Paolo devait les attendre. Ils arrivèrent enfin au pied de la montagne, où ils trouvèrent le fidèle serviteur avec les chevaux.

Vivaldi enveloppa Elena qu’il mit en croupe, puis ils partirent au galop.


LA FUITE.


Comme les fugitifs traversaient un pont suspendu par ses deux extrémités entre deux pointes de rocs avancés entre lesquels un torrent impétueux roulait ses eaux au fond d’un abîme, ils entendirent au dessous d’eux, des voix qui se mêlaient au bruit des cataractes. Elena alarmée, pressa Vivaldi de hâter le pas de sa monture, et Paolo, en se retournant, aperçut deux personnes, enveloppées de manteaux, qui les suivaient de très près.

Bientôt les deux individus les rejoignirent.

— Vous venez du Mont-Carmel ? dit l’un d’eux.

— Qui fait cette question ? demanda Vivaldi en se retournant.

— Un pauvre pèlerin fatigué, répondit l’étranger. Voudriez-vous avoir pitié de lui et lui permettre de monter pendant quelque temps sur votre cheval ?

Quels que fussent les sentiments d’humanité de Vivaldi, il refusa prudemment. Il crut même démêler quelque chose de faux dans le ton de l’inconnu.

Et Vivaldi mit fin à l’entretien en donnant un coup d’éperon à son cheval.

Le jour naissant découvrit aux voyageurs le lac de Cellano qui baigne le pied des Apennins. Ils arrivèrent devant une laiterie appartenant à des bergers. Ils s’y arrêtèrent et après s’y être restaurés et reposés quelque temps, ils continuèrent leur voyage.

Comme ils partaient, Paolo dit à voix basse à son maître :