Page:Radcliffe - Le confessionnal des pénitents noirs, 1916.djvu/50

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fut employé pour lui arracher l’aveu des crimes imaginaires qu’on lui imputait.

Comme il persistait à se déclarer innocent, on décida que le lendemain il serait appliqué à la question. En attendant, on le fit reconduire dans sa prison.

Il faisait nuit. Vivaldi, épuisé par les émotions, se jeta, sur son grabat et, tomba dans un profond assoupissement. Il y avait plusieurs heures qu’il était dans cet état, lorsqu’il en fut tiré par une voix étrange qu’il avait entendue. Quelle ne fut sa surprise, en ouvrant les yeux, de voir debout devant lui le mystérieux moine qui lui était apparu dans les ruines de Paluzzi.

Comme le jeune homme se soulevait sur sa couche pour s’assurer de la réalité de cette apparition, ces paroles résonnèrent à son oreille :

— On vous a épargné aujourd’hui, jeune homme, mais demain…

— Au nom du ciel, interrompit Vivaldi, qui êtes-vous et que me voulez-vous ?

— Point de questions, répliqua le moine avec autorité, mais répondez-moi. Il y va de votre vie.

Frappé de ce ton impérieux, Vivaldi attendit.

— Savez-vous, demanda le moine, qui vous a accusé devant le tribunal de l’Inquisition ?

— Non, mais je suppose que c’est un moine nommé Schedoni.

— Bien, vous ne vous trompez pas. À présent, écoutez-moi : Demain soir vous serez ramené dans la salle souterraine où vous avez été conduit aujourd’hui. Mais quelque chose que vous y voyiez, ne vous laissez pas intimider. Je serai là, moi aussi, quoique invisible peut-être.

— Invisible !

— Ne m’interrompez pas, mais écoutez bien ceci : Lorsqu’on vous demandera ce que vous savez du père Schedoni, dites hardiment qu’il vit depuis quinze ans sous le froc reli-