Page:Radcliffe - Le confessionnal des pénitents noirs, 1916.djvu/56

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et vindicatif et je ne puis attribuer qu’à ses rancunes l’injuste accusation qu’il m’intente aujourd’hui. J’avouerai, ajouta Sehedoni, que mon accusateur a été employé par moi à sauver l’honneur d’une illustre famille de Naples, celle des Vivaldi, dont vous avez sous les yeux le dernier fils et l’unique héritier.

Vivaldi fut vivement troublé de cet aveu. Il en résultait donc, s’écria-t-il, que Schedoni était son dénonciateur secret ainsi que celui d’Elena Rosalba ! Le tribunal voudrait vérifier les bases de cette dénonciation.

On prit acte des paroles de Vivaldi et on continua l’interrogatoire :

— Quelles preuves avez-vous, Nicolas Zampari, dit le grand inquisiteur, que l’homme qui porte aujourd’hui le nom de père Schedoni soit le même que Ferando, comte de Marinella, depuis comte de Bruno et qu’il soit coupable d’un double crime ?

— Voilà ma preuve, dit Zampari, eu montrant un papier. Cet écrit contient la confession de l’assassin employé par le comte de Marinella. Cet acte est signé par un prêtre de Rome et la date est récente. Le prêtre est vivant et peut être entendu.

Le tribunal donna ordre de le faire comparaître le lendemain, ainsi que d’autres témoins. Cette seconde séance fut décisive. On commença par lire la déposition de l’assassin qui relatait le crime dont avait été victime le comte de Bruno.

Vers l’année 1742, le feu comte de Bruno avait fait un voyage en Grèce. Cette circonstance avait été souhaitée et attendue par son frère, alors comte de Marinella, qui avait voué une haine implacable à son aîné, gentilhomme accompli et parfait, dont la fortune était supérieure à la sienne. Cette haine s’accrut par l’amour que Marinella éprouvait pour sa belle-sœur. Instruit de