Page:Radcliffe Chastenay - Les Mysteres d Udolphe T1.djvu/177

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besse, qui l’observoit attentivement, lui fit préparer un lit, et l’engagea à chercher du repos. Elle réclama avec bonté la promesse qu’avoit faite Emilie de passer quelques jours au couvent. Emilie, que rien ne rappeloit plus à la chaumière, théâtre de son malheur, eut le loisir alors de considérer sa position, et se sentit incapable de reprendre immédiatement son voyage. Cependant, la bonté maternelle de l’abbesse et les douces attentions des religieuses, n’épargnoient rien pour calmer son esprit et lui rendre la santé ; elle avoit éprouvé des secousses trop violentes pour se rétablir promptement : elle fut donc, pendant plusieurs semaines, atteinte d’une fièvre lente, et dans un état de langueur. Elle s’affligeoit de quitter le tombeau où reposoient les cendres de son père ; elle se flattoit que si elle mouroit en ce lieu, on la réuniroit à lui. Pendant ce temps, elle écrivit à madame Chéron et à la vieille gouvernante, pour leur faire part de l’événement, et les informer de sa situation. Elle reçut une réponse de sa tante, toute remplie de lieux communs de condoléance, mais non pas d’une véritable douleur ; elle lui annonçoit un de ses gens qui viendroit la prendre et la conduire à la Vallée : ses