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Page:Radcliffe Chastenay - Les Mysteres d Udolphe T1.djvu/186

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souvenirs se multiplièrent ; enfin le château lui-même, le château se dessina au milieu du paysage que Saint-Aubert aimait le plus.

La route, en tournant, le lui laissa voir avec beaucoup plus de détail ; les cheminées que rougissait le couchant, s’élevoient derrière les plantations favorites de Saint-Aubert, dont le feuillage cachoit les parties basses du bâtiment. Emilie ne put retenir un profond soupir : cette heure, se disoit-elle, étoit aussi son heure de prédilection ; et voyant le pays sur lequel s’alongeoient les ombres : Quel repos s’écrioit-elle, quelle scène charmante ! Tout est tranquille, tout est aimable, hélas ! comme autrefois !

Elle résistoit encore au poids affreux de sa douleur, quand elle entendit la musique des danses, que si souvent elle avait remarquée en suivant, avec Saint-Aubert, les bords fleuris de la Garonne. Alors ses larmes coulèrent jusqu’au moment où la voiture s’arrêta. Elle étoit en face d’une petite maison ; elle leva les yeux dans ce moment, et reconnut la vieille gouvernante qui venoit pour ouvrir la porte : le chien de son père venoit aussi en aboyant, et quand la jeune maîtresse fut descendue, il sauta,