Page:Radcliffe Chastenay - Les Mysteres d Udolphe T2.djvu/125

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bientôt ; la troupe fit halte, et le chef s’entretint avec Montoni, qu’il paroissoit charmé de revoir. Emilie comprit par leur conversation que c’étoit une armée victorieuse qui s’en retournoit dans ses foyers ; et les nombreux charriots qui l’accompagnoient, étoient chargés des opulentes dépouilles de l’ennemi, des soldats blessés et des prisonniers qui seroient rachetés à la paix. Les chefs devoient se séparer le jour suivant, partager le butin, et se cantonner avec leurs bandes, dans leurs châteaux. La soirée devoit donc être consacrée au plaisir, en mémoire de leur commune victoire et des adieux qu’ils alloient se faire.

Utaldo dit à Montoni que son armée alloit camper pour la nuit près d’un village, à un mille de-là ; il l’invita à revenir sur ses pas, à prendre part au festin, en assurant que les dames seroient très-bien servies. Montoni s’excusa sur ce qu’il vouloit gagner Vérone le soir même ; et, après quelques questions sur l’état des environs de cette ville, il prit congé de cette troupe, et partit.

Les voyageurs marchèrent sans interruption ; mais ils n’arrivèrent à Vérone que long-temps après le soleil couché. Emilie