Page:Radcliffe Chastenay - Les Mysteres d Udolphe T2.djvu/124

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

soleil. La colonne avança sur une partie de la route que resserroient deux tertres élevés. On distinguoit les commandans qui dirigeoient la marche. Plusieurs officiers galopoient sur les flancs, et transmettoient les ordres qu’ils avoient reçus de leurs chefs ; d’autres, séparés de l’avant-garde, voltigeoient dans la plaine à la droite de l’armée.

En approchant, Montoni, par les plumets qui flottoient sur les capes, les bannières, et les couleurs des corps qui suivoient, crut reconnoître la petite armée que commandoit le fameux capitaine Utaldo. Il étoit lié avec lui et avec les principaux chefs. Il fit ranger les voitures sur un côté de la route, pour les attendre et leur laisser passage. Un bruit léger de musique guerrière fut bientôt entendu ; il augmenta par degrés. Emilie discerna les tambours, les trompettes, le son des timbales, et le cliquetis des armures.

Montoni certain que c’étoit la bande du célèbre Utaldo, mit la tête à la portière, et salua le général en agitant sa cape en l’air. Le chef répondit de son épée, et plusieurs officiers s’approchant du carrosse, accueillirent Montoni comme une ancienne connoissance ; le capitaine lui-même arriva