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étoit, et que Thérèse étoit partie. Je ne vous parlerois pas de cela avec tant de liberté, si je n’imaginois pas que la disposition de votre maison vous est inconnue. J’ai essayé d’obtenir quelques détails sur le caractère et la fortune de votre locataire. Je n’ai pu m’en procurer. L’enclos, dont j’ai fait le tour en dehors de ses barrières, me parut plus mélancolique que jamais. J’aurois désiré vivement d’y pénétrer pour dire adieu à votre platane et à vous, et m’occuper de vous encore une fois sous son ombrage. Mais je n’ai pas voulu exciter la curiosité d’un étranger. La pêcherie dans les bois m’étoit encore ouverte. J’y allai ; j’y passai une heure ; je ne puis me le rappeler sans émotion. Ô Emilie ! sûrement nous ne sommes pas séparés pour toujours ! sûrement nous vivrons l’un pour l’autre ».

Cette lettre fit verser bien des larmes à Emilie, mais des larmes de tendresse et de satisfaction, en apprenant que Valancourt se portoit bien, et que l’absence ni le temps n’avoient effacé son image. Cette lettre étoit remplie de choses qui la touchèrent. Avec quelle sensibilité Valancourt racontoit ses visites à la Vallée, rendoit compte des émotions délicates que ce lieu