Page:Radcliffe Chastenay - Les Mysteres d Udolphe T2.djvu/157

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réveilloit en lui ! Elle eut bien de la peine à se distraire de Valancourt. Quant à l’avis qu’il lui donnoit sur la Vallée, elle étoit surprise et blessée que M. Quesnel eût loué son habitation sans daigner même la consulter. Ce procédé montroit assez à quel point il croyoit son autorité absolue, et ses pouvoirs illimités dans le maniement de ses affaires. Il est vrai qu’avant son départ, il lui avoit proposé de louer la Vallée, et sous le rapport de l’économie elle n’avoit rien eu à objecter ; mais confier aux caprices d’un étranger le domaine et les délices de son père, la priver d’un asyle certain si quelques malheureuses circonstances pouvoient le lui rendre nécessaire ! voilà ce qui l’avoit déterminée à s’y opposer fortement. Son père à sa dernière heure avoit reçu d’elle la promesse sacrée de ne jamais disposer de la Vallée. C’étoit violer cette promesse que de souffrir la location du château. Il devenoit trop évident que M. Quesnel n’avoit tenu compte de ses volontés ; et qu’il regardoit comme indifférent tout ce qui mettoit obstacle aux seuls avantages pécuniaires. Il paroissoit aussi qu’il n’avoit pas daigné informer Montoni de sa démarche, puisque ce dernier n’auroit eu aucune raison de la lui cacher s’il l’eût connue. Cette