Page:Radcliffe Chastenay - Les Mysteres d Udolphe T2.djvu/167

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Mille, si cela vous plaît, dit Montoni dédaigneusement.

— Quel étoit le sujet de votre lettre, à M. Quesnel ?

— Eh ! que pouvoit-il être ? L’offre honorable du comte Morano.

— Alors, monsieur, nous nous sommes tous les deux trompés étrangement.

— Nous nous sommes aussi mépris, je le suppose, dit Montoni, dans la conversation qui précéda la lettre. Je dois vous rendre justice ; vous êtes ingénieuse à faire naître un mal-entendu.

Emilie tâchoit de retenir ses larmes et de répondre avec fermeté. — Permettez-moi, monsieur, de m’expliquer entièrement, ou de garder un silence absolu.

— Montoni, s’écria le comte, laissez-moi plaider ma propre cause ; il est évident que vous n’y pouvez rien.

— Toute conversation sur ce sujet, monsieur, dit Emilie, est au moins inutile ; si vous voulez m’obliger, ne la prolongez pas.

— Il est impossible, madame, que j’étouffe une passion qui fait le charme et le tourment de ma vie. Je vous aimerai toujours, je vous poursuivrai avec une ardeur infatigable ; quand vous serez convaincue