Page:Radcliffe Chastenay - Les Mysteres d Udolphe T2.djvu/168

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et de la force et de la constance de ma passion, votre cœur se fléchira à la pitié, et peut-être au repentir.

Un rayon de la lune, qui tomba sur la physionomie de Morano, découvrit le trouble et les agitations de son ame.

— C’en est trop, s’écria soudain le comte. Signor Montoni, vous m’abusez, et c’est à vous que je demande explication.

— À moi, monsieur ? Vous l’aurez, murmura Montoni.

— Vous m’avez trompé, continua Morano, et vous voulez punir l’innocence du mauvais succès de vos projets.

Montoni sourit dédaigneusement. Emilie épouvantée des suites que cette dispute pouvoit avoir, ne put garder le silence plus long-temps. Elle expliqua le sujet de la méprise ; elle déclara qu’elle n’avoit entendu consulter Montoni que sur la location de la Vallée. Elle conclut en le priant d’écrire sur-le-champ à M. Quesnel, et de réparer cette erreur.

Le comte Morano se contenoit à peine ; néanmoins, tandis qu’elle parloit, l’attention de l’un et de l’autre étoit captivée par ses discours, et son effroi à-peu-près calmé. Montoni pria le comte d’ordonner qu’on revînt à Venise, et lui promit alors un en-