Page:Radcliffe Chastenay - Les Mysteres d Udolphe T2.djvu/180

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Lorsque éveillée par la voix d’un des guides ou par quelque mouvement dans la barque, elle retomboit dans ses réflexions, elle songeoit d’avance à la réception que lui feroient monsieur et madame Quesnel, et ce qu’elle diroit au sujet de la Vallée. Puis elle tâchoit de détourner son esprit d’un sujet aussi fatiguant, en s’amusant à distinguer les détails du beau pays qu’on appercevoit au clair de lune. Pendant que son imagination s’égaroit ainsi, elle découvrit un bâtiment qui s’élevoit au-dessus des arbres. À mesure que la barque s’avançoit, elle entendoit des voix ; bientôt elle distingua le portique élevé d’une belle maison ombragée de pins et de sycomores. Elle la reconnût pour la maison même qu’on lui avoit montrée comme la propriété du parent de madame Quesnel.

La barque s’arrêta près d’un escalier de marbre qui conduisoit à terre. Les arcades du portique étoient illuminées. Montoni y envoya un de ses gens, et débarqua avec sa famille. Ils trouvèrent monsieur et madame Quesnel au milieu de quelques amis, assis sur des sofas, sous le portique, jouissant du frais de la nuit, mangeant des fruits et des glaces, tandis que plusieurs domestiques, à quelque distance, formoient une